Confinement viral

Vous lisez 5 fils de discussion
  • Auteur
    Messages
    • #2314

      Confinement viral

       

      Ministres et docteurs croassent avec ferveur,

      « Ce virus né en Chine, Wuhan est sa cachette,

      S’il est vrai globe-trotteur, n’est que vil imposteur,

      Tout juste coupable, d’une simple grippette »

      Se sentant déprécié, le microbe s’exaspère,

      Emplit les hôpitaux à pleines ambulances,

      Donnant priorité, sans raisons sanitaires,,

      Aux jeunots bedonnants et aux ancêtres rances.

      On ferme cinémas, écoles et magasins,

      Il faut rester chez soi, décrète le président,

      Ordonnant aux pandores, prévôts et échevins,

      De frapper d’une amende les désobéissants.

      L’ennemi au printemps, semble faire une pause,

      Les masques, nous dit-on, autorisent cette trêve,

      On se prend à rêver d’un avenir plus rose,

      Pareillement le serpent, avait berluré Eve.

      En novembre, il revient, entre deux attentats,

      Commémore l’armistice, parcourt les cimetières,

      Entre au Panthéon avec Maurice Genevoix,

      Et projette pour décembre un’ ballade mortifère.

      Noël et Jour de l’An se passeront reclus,

      Pas une seule guirlande dans tout l’hexagone,

      Pas d’sapin, pas de crèche, pas de petit jésus,

      Et sur les rares cadeaux, l’étiquette Amazone.

      Il plastronne, il jubile, il fait le fanfaron,

      Il ricane des satires, même de Charlie-Hebdo.

      Il ignore les ethnies, fait fi des religions,

      Mais entend étouffer le vieillard et le gros.

      Quand le silence suit la pause respiratoire,

      Il sait pouvoir enfin, après l’extrême-onction,

      Interpeller l’Ankou, pour un venez-y-voir,

      Qu’il oriente sa faux dans la bonne direction.

      Il nous faut cette armure, cette cuirasse, ce vaccin,

      S’emportent politiques, lettrés et hommes de science,

      Interrompons le glas, et sonnons le tocsin,

      A l’Institut Pasteur comme au Collège de France.

      Debout les forts en thème, et autres érudits,

      Activez les étuves, nettoyez les pipettes,

      Consultez palimpsestes, grimoires et manuscrits,

      Évitez la télé et ses vaines causettes.

      On trouvera les sous, et puis si ça grommelle,

      On imposera le pain, le cidre et le tabac,

      On lèvera la dîme, la taille et la gabelle,

      On baissera les salaires, consigne du patronat.

      Le monde de demain, c’est le nouveau refrain,

      Serait plus solidaire, sera moins égoïste,

      Mais comme le dit Brassens, le lucide boute-en-train,

      « J’ai bien peur que la fin du monde soit bien triste ».

    • #2315

      Bonjour André

      Photographe-poète ou poète-photographe… jonglant aussi bien avec les mots qu’avec les iso, quel plaisir de te lire. 🙂

      Et puis l’histoire du covid racontée comme ça est bien plus douce que sur BFM et tous les autres, même si elle n’en est pas moins tragique.

      Merci et gardons espoir dans « le monde de demain ».

      Marie-Yvonne & Jo.

    • #2316

      Chapeau André!!!

      Tu résumes dans cette prose,
      Une année bien morose.
      Et si l’année vingt et un
      nous apportait le vaccin,
      Il y a fort à parier
      que malgré cette cuvée,
      La saga des sachants
      se poursuive au printemps.

      Dom

    • #2317

      Merci aux gentils Gourinois, mais je ne mérite pas ces qualificatifs. Je suis un curieux, et touche-à-tout : la photographie, l’écriture, le foot, le volley féminin Quimpérois, les Danses Orientales, Le Temps Lié, la lecture, ont remplacé la Médecine, le seul domaine, le seul que assurément, je puisse qualifier de passion. Mais sans jamais se prendre au sérieux, d’où des quiproquos fâcheux, car je ne sais résister à un bon mot. Je suis devant un bon mot comme le loup de Tex Avery devant Le petit Chaperon rouge.

      En tout cas si cela vous a déridé quelques minutes, alors j’ai fait mon devoir.

      Je savais que l’ex Présidente Che Doménico viendrait me rendre visite. Celui qui vit dans le ciel et côtoie les anges ne pouvait pas me laisser seul.

    • #2354

      Bonjour André

      comme toujours tu nous régales avec ta prose, parfois déjantée mais au combien vivifiante et qui nous donne un peu de baume au cœur pour survive dans cette période trouble dans tous les sens du terme.

      bonne fin d’année et à bientôt

      BIEN AMICALEMENT à toi André et  à tous les membres du club

    • #2357

      Merci à toi, Nicodème.

      Je savais.

Vous lisez 5 fils de discussion
  • Le forum ‘Réunions & actualités du club’ est fermé à de nouveaux sujets et réponses.